Le Rucher des Pastoureaux

Installés comme associés sur les communes de Mirabel et Privas, nous travaillons avec environ 500 colonies en agriculture biologique.

UNE SAISON AUX ABEILLES Après le redémarrage de la saison début mars et le développement des colonies dans les semaines qui suivent, la première récolte se fait dans le courant du mois de mai : sur les ruches restées à la maison d’abord, puis sur celles transhumées dans des zones propices à la production d’acacia. C’est également la période durant laquelle nous redéveloppons le cheptel, pour palier ou anticiper les pertes hivernales qui peuvent s’avérer très importantes. A la fin du printemps, certaines ruches rejoignent la montagne, alors que d’autres partent dans les forêts de châtaigniers et les champs de lavande. Plus rarement, une autre miellée peut se produire en montagne permettant une récolte de miel de sapin. Les miels que nos abeilles produisent sont ainsi principalement réalisés en Ardèche et, ponctuellement dans les départements limitrophes (l’Isère pour l’acacia, et la Drôme pour la lavande). Début août, commence une lutte active contre le varroa, un acarien débarqué d’Asie dans les années 80 qui décime les colonies d’abeilles. Enfin, le début de l’automne sonne le retour de l’ensemble du cheptel sur leurs emplacements d’hivernage, et la préparation des colonies pour l’hiver. La saison hivernale elle, est consacrée plus particulièrement à la vente, au travail en atelier et à la préparation de la saison suivante.

QU’EST-CE QU’UN MIEL « BIO » ? Certes, il n’est pas possible de maîtriser la provenance et l’origine de chaque goutte de nectar ramenée à la ruche ! Mais le rayon de butinage d’une abeille est en moyenne d’1 km, et il ne peut en excéder trois. C’est pourquoi chaque emplacement de production doit être validé par le certificateur, qui s’assure à l’aide de cartes très précises qui détaillent en temps réel les pratiques agricoles, que le miel produit est issu d’environnements sauvages. Ainsi il n’est pas possible de produire du miel AB issu de grandes cultures (tournesol et colza). Seule pour la lavande une exception existe – aucun traitement ayant lieu pendant la production, le miel étant de plus soumis à analyse à la récolte pour s’assurer de l’absence de résidus chimiques. Si en Ardèche nous sommes assez préservés des zones de grandes cultures, nous cherchons à exclure les zones de vignes et d’arboriculture de nos emplacements, dont les pratiques conventionnelles causent nombre de désordres et calamités dans les colonies. D’autres éléments très importants caractérisent les systèmes bios, comme l’interdiction des produits de synthèses pour combattre le varroa des colonies (ce qui est une difficulté technique supplémentaire majeure), où l’obligation d’utiliser des intrants AB, comme le sucre lorsque le nourrissement des colonies s’impose en période de disette.

LE TRAVAIL DU MIEL Les miels que nous vendons sont parfois liquides, et souvent cristallisés. La raison est très simple : l’état liquide du miel est un état de transition, et l’état cristallisé celui qui lui permet de se stabiliser. Le miel cristallise donc naturellement au fil du temps pour atteindre son état stable au bout de quelques semaines, ou quelques mois. La rapidité et la finesse de cette cristallisation étant différente d’un miel à l’autre. Plutôt que de chauffer le miel pour le liquéfier, nous faisons le choix d’un travail à froid qui permet de conserver un maximum de ses vertus.

Joannes BOULON et Romain LOISELET